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Le Pari(s) de l'Egalité

6 février 2015

Congrès 2015 : Pour une Métropole du Grand Paris forte et solidaire

Le grand débat entre le Gouvernement, les parlementaires et les élus locaux aboutira, quelles que soient les divergences, à la naissance d’une nouvelle institution qu’est la Métropole du Grand Paris. Elle devrait alors être dotée d’une fiscalité propre, d’un nouveau mode de gouvernance. Elle verra ses enjeux et ses contours définis. Les citoyens métropolitains devront alors désigner démocratiquement leurs représentants.

 

Cependant, l’agrégation des territoires définie par la loi ne composera pas automatiquement une entité plus grande, d’autant que ceux-ci sont aussi différents que Paris, La Seine-Saint-Denis ou les Hauts-de-Seine. C’est pourquoi nous devons nous interroger sur la façon dont, par exemple, un habitant de Paris, de Villepinte et Clamart se reconnaissent comme vivant dans une même métropole. Pour y arriver, nous devons gommer les frontières et avant tout ouvrir Paris aux départements limitrophes.

 

Pour cela, nous proposons, sous la bannière du Pari(s) de l’Egalité, un projet politique commun, visant à renforcer une métropole dynamique, écologique et solidaire. Un projet dans l’intérêt des habitants de Paris et de sa banlieue, dans l’intérêt des métropolitains.

 

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Puisque c’est notre vocation de penser le politique, il ne faut pas y renoncer. Nous nous ressourcerons nous-mêmes en assumant un certain degré d’audace car résonne toujours à nos esprits cette idée que nous voulons « changer la vie ». Sans quoi nous ne serions pas socialistes.

 

Premiers signataires : Fatima YADANI, Fédération de Paris, Bureau National ; Pierre LEFEBURE, Fédération de Paris, Secrétaire fédéral ; Jean-Baptiste DULOS, Fédération de Paris, Bureau fédéral des adhésions ; Xavier GOLCZYK, Fédération de Paris, Secrétaire fédéral adjoint ; Cédric GRÜNENWALD, Fédération de Paris, Secrétaire de section 14e Pierre Bérégovoy ; Ghislaine SALMAT, Fédération de Paris, Bureau fédéral ; Michel CABIROL, Conseil fédéral ; Rosine ROSEL, Fédération de Paris, Section 20e ; Bruno Belhoste, Fédération de Paris, Section 19e ;  Marie-Paule BERTHON, Fédération de Paris, Section 19e ; Dylan Boutiflat, Fédération de Paris, Secrétaire fédéral, CNCF

 

Et vous si vous le souhaitez en cliquant sur cette icône :

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10 décembre 2014

Le Monde - Martine Aubry : « Ne réduisons pas l’existence à la consommation »

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Le projet de loi pour l’ouverture des commerces le dimanche va entrer en discussion au Parlement. Ce n’est pas une réforme subalterne, c’est un moment de vérité autour de la seule question qui vaille : dans quelle société voulons-nous vivre ?

 Veut-on faire de la consommation –  encore plus qu’aujourd’hui – l’alpha et l’oméga de notre société ? La gauche n’a-t-elle désormais à proposer comme organisation de la vie que la promenade du dimanche au centre commercial et l’accumulation de biens de grande consommation ?

 

Lire la suite sur "Le Monde" : La suite

13 novembre 2014

Etats généraux du PS - Contribution du collectif « Le Pari(s) de l’Egalité »

Nous voici à la moitié du mandat qui devait nous permettre de redresser le pays dans la justice. Notre difficulté à y parvenir se lit dans le déclin profond de la confiance que nous accorde la population. Nos défaites aux scrutins municipaux et européens l’ont cruellement marqué. Tandis que nous reculons, le FN progresse jusqu’à inspirer au premier ministre l’idée que « l’extrême droite et Marine Le Pen sont aux portes du pouvoir ». En sommes-nous donc réduits à cet alarmisme pour attirer l’attention de nos concitoyens et espérer leur soutien ?

 

Certes conscients de la nécessaire réduction des déficits publics, l’attentisme gestionnaire nous est interdit face à  la crise, au chômage, aux scandales et à la défiance envers l’Europe qui nourrissent la progression du FN. En tant que socialistes, notre devoir est de réagir ! Pour cela, nous avons des convictions : le modèle économique régulateur, redistributif, écologique et innovant face aux inégalités croissantes du capitalisme financier, le modèle social protecteur contre l’individualisme libéral, le modèle républicain et laïc face aux conservatismes identitaires, le modèle européen de projets et de solidarité contre l’aveuglement de la concurrence généralisée et de la technocratie comptable. C’est le chemin pour retrouver nos concitoyens !

 

C’est aussi le seul moyen du rassemblement nécessaire de la gauche (socialistes, écologistes, radicaux …). Car l’histoire l’enseigne : nous ne gagnons les élections, n’inspirons confiance et ne gouvernons avec réussite qu’à condition de rassembler la gauche. Ceux qui voudraient renoncer à ce rassemblement en espérant que la menace du FN suffira à ramener les électeurs vers nous font un contresens total : le FN est un thermomètre qui mesure le désarroi de nos concitoyens, pas un épouvantail qu’on agite pour les blâmer ou les effrayer. Tout discours instrumentalisant le FN est d’ailleurs vite démasqué comme une manœuvre politicienne. Et ce n’est pas à coups de rhétorique théâtrale ou morale qu’on combat vraiment le FN qui, tout au contraire, se retrouve ainsi au centre de l’attention. Pour étouffer les flammes du FN, il faut priver le foyer d’oxygène : apporter des réponses satisfaisantes aux attentes populaires et ainsi restaurer la confiance envers nous.

 

Mais le rassemblement à  gauche ne peut se décréter. Il se construit pas à pas. Et le premier pas, c’est le rassemblement des socialistes eux-mêmes. Or, ce qui peut nous rassembler, ce n’est pas la discipline gestionnaire et comptable. Les socialistes ne sont eux-mêmes que par l’idéal de justice et de progrès qui donne sens à leur action. Avec lucidité, avec responsabilité, il faut donc redonner la priorité à nos idéaux.

 

Le texte en pdf :

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6 septembre 2014

Ces fonctionnaires qui lâchent la gauche pour le Front national

Les derniers sondages parus peuvent nous faire craindre des scores historiques du FN aux prochaines élections. Au delà de l'incantation et de l'appel aveugle au rassemblement, la rigueur qui nous incombe en tant que responsables politiques nous impose de nous pencher sur l'électorat croissant de ce parti.

Fief de l'électorat de gauche, la fonction publique n'est pas épargnée et de nombreux électeurs de gauche se réfugient maintenant dans le vote d'extrême-droite.

 

Nous vous proposons de découvrir cette étude reprise dans le magazine de la "Gazette des communes"

La Gazette

 Lire l'article

 

5 septembre 2014

La révision des intercommunalités d'Ile-de-France sur les rails - Dépêche AFP

AFP

La révision de la carte intercommunale d'Ile-de-France a été mise sur les rails avec un calendrier diffusé vendredi aux élus, visant à organiser en grande couronne des pôles économiques autour de la future Métropole du Grand Paris.

Cette métropole, qui englobera Paris et les trois départements de la petite couronne, représentera en 2016 un coeur de région de 6 millions d'habitants avec une forte vitalité économique.

La loi MAPTAM de janvier, qui a créé cette métropole, prévoyait en contrepoids de pousser les intercommunalités voisines à se regrouper pour avoir la taille de pôles économiques, favorisant la "multipolarité" de la première région de France, qui pèse pour 30% du PIB national.

La loi prévoit que les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) de la zone dense de l'agglomération francilienne atteignent la taille minimum de 200.000 habitants. Sur les 94 EPCI que comptent le Val-d'Oise, l'Essonne, les Yvelines et la Seine-et-Marne, 41 sont concernés par ces regroupements.

Le préfet de Région Ile-de-France, Jean Daubigny, a proposé aux élus un projet de carte qui ramènerait à 63 le nombre total d'EPCI, dont 11 dans la zone dense, avec des projets de mariage qui n'ont pas tous plu. "C'est une base de travail", a-t-on souligné à la préfecture.

Parmi les unions les plus audacieuses et déjà les plus contestées figurent notamment trois "mastodontes", selon les mots du rapporteur général de la commission régionale de coopération intercommunale (CRCI), le maire (SE) de Limours Jean-Raymond Hugonet.

Il s'agit en premier lieu du regroupement des EPCI de Saclay, Saint-Quentin et Versailles, qui formerait un ensemble de près de 800.000 habitants à cheval entre l'Essonne et les Yvelines.

Dans l'Essonne, le projet d'un "Grand Évry" qui irait de l'Arpajonnais jusqu'à Sénart en passant par Corbeil, soit 530.000 habitants froisse des susceptibilités historiques.

Le troisième "point chaud" est le "Grand Roissy" (plus de 340.000 habitants), qui comprendrait des EPCI du Val-d'Oise et certaines communes de Seine-et-Marne détachées d'EPCI existantes.

Au-delà des questions de périmètre géographique, les élus se sont inquiétés des conséquences sur la fiscalité et ont demandé aux services de l'État de présenter des simulations lors des prochaines rencontres.

Le calendrier est serré: la prochaine plénière de la CRCI se réunira le 11 décembre pour un débat d'orientation. D'ici là, des réunions par grand secteur géographique permettront d'affiner la carte. Les amendements à cette carte seront débattus en janvier-février pour une adoption de la nouvelle carte au 28 février.

Une difficulté subsiste: le destin des 46 communes limitrophes de la future Métropole du Grand Paris qui ont un droit d'option pour y entrer, jusqu'au 30 septembre. Certaines pèsent lourd dans leur EPCI actuelle et leur défection modifierait l'équilibre envisagé pour la nouvelle carte de "l'interco".

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4 septembre 2014

Dix leçons inédites sur la séquence électorale 2014 - Enquête Harris interactive pour Balise

Cette enquête réalisée le 25 mai 2014 nous éclaire sur le comportement de l’électorat lors des élections de 2014 et les raisons qui ont poussé certains à se tourner vers le FN.

Perte de confiance à notre système démocratique et état d’esprit négatif peuvent expliquer un fort taux d’abstention et une dispersion des voix, facteurs qui pourraient bien perdurer et favoriser de nouveau le FN.

 

Retrouvez cette enquête :

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 Rapport Harris - Dix leçons inédites sur la séquence électorale 2014

19 mars 2014

Le collectif "Le Pari(s) de l'égalité"

Qui sommes-nous ?

Lors du Congrès de 2012, nous avons présenté la contribution thématique nationale « Le Pari(s) de l’Egalité » : www.parti-socialiste.fr/congres/contribution/thematique/le-paris-de-legalite

Face à la situation difficile du pays, nous avons exprimé notre engagement pour un Parti socialiste vigilant, mobilisé et actif. Nous sommes en effet soucieux de faire vivre le débat en articulant toujours la réflexion et l’idéal à l’exigence concrète de l’action. Jamais l’un sans l’autre. Notre contribution s’organisait ainsi autour de la valeur d’égalité dans la réalité territoriale de la métropole parisienne. Bien sûr, nos propositions peuvent se déployer à d’autres échelles car nous sommes attachés à l’aménagement du territoire et aux solidarités entre tous les territoires. Nous sommes donc en lien avec des camarades investis partout en France.

 

Qu’avons-nous constaté ?

Après le congrès de 2012, nous avons malheureusement constaté que le PS n’était pas aussi vivant que nous le souhaitions, pas assez force de proposition. Nous avons donc prolongé notre mobilisation et, aujourd’hui encore, c’est sous le nom du « Pari(s) de l’Egalité » que notre collectif militant développe son action à l’heure où se précise le cadre de la Métropole de Paris.

Nous avons aussi constaté que la gestion sans réflexion et sans horizon est source de déception puis de frustration jusqu’à l’idée qu’une vraie politique de gauche est impossible. Nous dénonçons cet esprit de fatalité et nous affirmons qu’une action plus clairement ancrée à gauche est possible, bien évidemment en relation avec des partis de progrès dans les autres pays européens.

 

Que proposons-nous ?

Quand l’action politique s’appuie sur une réflexion organisée avec une vision de la société, il est possible d’entraîner nos concitoyens vers des réformes ambitieuses tout en pratiquant une gestion cohérente. Notre socialisme est donc ambitieux et responsable : il prépare l’avenir en s’appuyant sur nos valeurs fondamentales.

Nous ne sommes pas un club idéologique mais nous voulons travailler sur la base des idées. Nous ne sommes pas un club de soutien aux ambitions d’une personnalité mais nous saurons prendre nos responsabilités sur les dirigeants en en débattant collectivement. Bref, nous sommes un collectif militant qui veut faire vivre le Parti socialiste en exprimant notre attachement profond aux grandes valeurs de gauche : l’égalité par la laïcité, l’éducation, le progrès économique et la justice sociale.

 

Cela nous amène à développer sept engagements majeurs pour réaliser l’égalité :

- réorientation et approfondissement de l’Union européenne au service de la croissance, de la puissance et de la solidarité européennes

- affirmation de la régulation économique et de la redistribution fiscale

- recherche de la croissance et de la création d’emplois par le soutien prioritaire à l’activité associant création de richesse et cohésion sociale (PME et commerce de proximité, économie sociale et solidaire, développement durable, investissement local, recherche et innovation)

- développement de la social-écologie notamment par les énergies propres

- affirmation de la laïcité et de l’égalité républicaine

- promotion de l’éducation comme moyen d’émancipation et de réussite de la première école jusqu’à l’enseignement tout au long de la vie

- approfondissement du Parti socialiste comme parti de militants

 

Présentation du collectif en pdf

 

16 juillet 2012

Le Pari(s) de l'Egalité

Paris vit à gauche depuis 2001 et au centre d’une Région, elle aussi à large majorité socialiste depuis 1998. Ces succès électoraux se sont confirmés en 2012 avec 44 députés (10 à Paris et 34 dans les autres départements d’Ile-de-France) qui seront actifs au sein du groupe PS à l’Assemblée nationale.

 

Est-il possible de seulement s’en satisfaire en attendant les échéances locales de 2014 ? Notre réponse est : non ! Car les défis sont immenses et la densité de la population à Paris et autour de Paris leur donne une acuité souvent plus vive qu’ailleurs dans le pays.

 

Beaucoup d’engagements ont été tenus ou mis en chantier malgré les freins que la droite y mettait depuis ses positions de pouvoir national. Par ces premiers accomplissements, nous avons pu redonner « un temps d’avance » à Paris autour de l’action impulsée par Bertrand Delanoë. Nous voulons poursuivre cette marche pour l’Egalité .Désormais que l’alternance nationale est réalisée et qu’elle met en œuvre la volonté de changement, il faut assumer plus clairement encore notre ambition : le Pari(s) de l’Egalité.

 

 I-  Une vision politique de Paris dans l’Ile-de-France

 

Sous la bannière du Pari(s) de l’Egalité, nous proposons un grand projet socialiste pour fédérer les énergies de l’agglomération et apporter le progrès aux territoires et aux habitants. Face à la crise (menace sur la cohésion sociale), il s’agit de répondre aux besoins les plus urgents. Face aux enjeux d’avenir (pression démographique, développement économique et durable...), il s’agit de refonder les cadres de l’action à la taille de l’agglomération.

 

Pour réaliser cette ambition, Paris et son agglomération ont des atouts considérables : une des villes-mondes qui attire des richesses matérielles et immatérielles, dispose d’un patrimoine historique et contemporain inégalé et accueille créateurs et intellectuels du monde entier. Cette énergie de la « ville-lumière » doit être mieux partagée et diffusée au-delà des lieux et institutions qui en sont les phares. Cette capacité de projection à partir de  ce qui pulse et vibre le plus traditionnellement correspond à notre vision selon laquelle Paris ne réussit véritablement qu’en s’attachant à la cohésion sociale et en approfondissant ses relations à ce qui l’entoure.

 

Ainsi, après une première étape intra-muros, le réseau des Vélibs a franchi le périphérique. De même, avec des infrastructures bien plus lourdes, les créations ou prolongements des métros, tramways, RER et Tangentielle Nord pilotés par le STIF permettent de mieux connecter la première couronne au cœur de la capitale et les banlieues les unes aux autres sans détour par le centre. Cet effort doit être poursuivi, avec un soutien massif de l’Etat, ne serait-ce que parce que Paris concentre les emplois (presque autant sur ses 105 km2 que les trois départements voisins sur 657 km2) tandis que le prix des logements a fait s’éloigner de plus en plus massivement les classes moyennes et populaires en périphérie. Une solidarité équivalente s’impose pour de nombreux autres sujets, par exemple la collecte, le traitement et la valorisation des déchets dont les capacités doivent répondre aux exigences d’une démographie croissante selon des objectifs de développement durable. Les infrastructures sont implantées en couronne parisienne où, même de mieux en mieux maîtrisées, elles n’en constituent pas moins des nuisances pour leurs riverains tandis que les Parisiens intra-muros n’en connaissent que les bénéfices collectifs. Il faut donc s’assurer d’une solidarité tant financière que morale et sanitaire sur l’ensemble du territoire francilien.

 

On le voit bien : il n’y aura pas de réelle dynamique parisienne sans y associer les communes limitrophes ainsi que les deuxième et troisième couronnes. Notre Pari(s) pour l’Egalité, repose sur la force de ce constat qu’une solidarité géographique élargie et fonctionnellement approfondie est seule garante d’un développement maîtrisé et profitable.

 

Notre responsabilité de socialistes et notre conception de l’action publique doivent nous conduire à prendre en compte, entendre et agir pour l’ensemble des habitants, des parisiens du centre ville, de ceux des banlieues dans leurs diversités comme de ceux des zones périurbaines.

 

Pour agir, il faut un cadre institutionnel et une vision stratégique. Pour ce cadre et cette vision, nous affirmons que priorité doit être donnée à la démocratie avec les citoyens et à la coopération entre les territoires.

 

Pour des raisons institutionnelles, le développement de l’intercommunalité observé sur tout le territoire national n’est pas transposable à Paris, à la fois commune et département, et à son agglomération dont certaines politiques sectorielles (transport, développement économique) s’entendent de facto à l’échelle régionale. Innover est donc une nécessité pour Paris et son agglomération. Cette démarche d’innovation interviendra dans un contexte favorable puisque le président de la République et le gouvernement ont confirmé la remise en chantier de la réforme de l’organisation territoriale et un nouvel Acte de décentralisation.

 

Après une trentaine d’années de tensions et de mépris envers les banlieues populaires sous des mandatures parisiennes de droite, nous avons déjà significativement retissé de la confiance et ouvert les perspectives d’une relation d’égal à égal entre Paris et ses voisins depuis 2001. Avec la conférence métropolitaine puis Paris Métropole, qui fonctionnent tous deux selon le principe « 1collectivité = 1 voix », nous avons créé une agora qui aura permis aux différents acteurs de mieux se connaître et d’envisager que leurs relations produisent des bénéfices mutuels. La politique des conventions signées entre Paris et ses voisins en est une première traduction. Une nouvelle étape est désormais nécessaire, notamment pour que les habitants-citoyens en ressentent concrètement et positivement les effets. Il convient tout particulièrement d’adapter le cadre de travail institutionnel et administratif de l’agglomération à une logique très opérationnelle de conduite de projets.

 

Nous sommes convaincus que la capacité d’agir fortement et efficacement de la prochaine équipe municipale parisienne dépendra notamment de la confirmation de ce cadre de travail élargi et approfondi. Nous voulons y contribuer par notre réflexion et par nos propositions.

 

Par ailleurs, c’est aussi en tant que socialistes parisiens et franciliens, que nous voulons trouver les moyens de travailler à ce Pari(s) de l’Egalité. Pour que le Parti socialiste joue pleinement son rôle dans les dynamiques que nous souhaitons mettre en œuvre, il nous apparaît que l’Union régionale et le Comité régional doivent être réinvestis. Les militants socialistes connaissent mal ces structures qui correspondent pourtant à une échelle d’analyse et d’action désormais incontournables. S’il est utile que les Conseillers régionaux franciliens tiennent une place importante au Comité régional au sein des représentations proportionnelles issues du Congrès, il ne serait pas moins utile que chaque fédération dispose d’un secrétariat dédié à la thématique de l’organisation du territoire en lien les uns avec les autres. La question d’un Comité du grand Paris (qui associerait plusieurs fédérations départementales) peut également se poser, pourquoi ne pas après avoir consulté nos camarades du Comité d’agglomération du grand Lyon sur l’utilité des réflexions menées dans ce type d’instance.

 

Enfin, puisque l’échelle de l’agglomération est déjà une réalité pour les habitants, nous – socialistes parisiens franciliens – gagnons en capacité de comprendre et d’agir si nous assumons cette même échelle et si nous la dépassons jusqu’aux franges de notre région, tant nos destins sont liés. Cela nous permettra aussi de mieux définir les objectifs et les moyens pour améliorer les conditions de vie de ces habitants que nous voulons servir et qui sont concrètement des franciliens. Pour manifester notre ambition du Pari(s) de l’Egalité dans les réalités de la vie quotidienne, de nombreux projets sont envisageables. Par exemple :

 

  • Mise en réseau des bibliothèques et médiathèques permettant notamment de mieux connaître et développer leurs publics selon des logiques de continuité et de complémentarité territoriale et de compléter la logique segmentée de stock de leurs catalogues par une logique mutualisée de flux itinérants (conférences, expositions, lectures publiques)
  • Diagnostic du nombre, de l’état et de la fréquentation des installations sportives publiques en vue d’y faciliter l’accès et d’améliorer la répartition des différentes disciplines sur tout le territoire. Les possibilités de mutualisation des tarifs de pratique individuelle et de meilleure gestion des accès aux pratiques collectives en club pourraient ainsi être mieux envisagées.
  • Plan de développement des structures de la petite enfance en lien avec les besoins liés aux évolutions démographiques et de mobilité.
  • Soutien concerté et territorialement équilibré aux AMAP afin de favoriser la diversification et la qualité des consommations alimentaires des habitants et de soutenir le modèle économique des circuits courts des petits producteurs en traitant les difficultés à rapprocher ces deux groupes qui est particulièrement forte en zone de forte densité urbaine (manque d’information, distance géographique entre zones d’habitation et zones de productions).
  • Montée en puissance des quartiers écologiquement responsables pour assurer une véritable transition écologique et énergétique durable et pensée dans sa globalité, y compris dans ces aspects d’amélioration du pouvoir d’achat des habitants.

 

Au-delà de ces suggestions, un travail d’identification des besoins par une consultation des populations doit permettre de dégager quelques axes prioritaires en fonction des conditions de vie réelle. Cela rejoint la nécessité de développer une vision stratégique, notamment en termes de répartition territoriale (équipements, infrastructures, services publics...) et de mixité des activités sur chaque portion du territoire afin de limiter la course folle aux déplacements qui cause tant de stress aux habitants.

 

 II-  Un projet pour fonder le Pari(s) de l’Egalité

 

Dans un premier temps, pour donner au Pari(s) de l’Egalité sa dynamique collective dans le cadre des orientations de notre prochain Congrès, trois sujets centraux nous semblent devoir être assumés.

 

Le premier d’entre eux est la question démocratique, aussi bien dans son acception interne qu’externe. Au nom de cette exigence démocratique, il nous faut passer d’un système égalitariste – une collectivité = une voix – à un système réellement démocratique à savoir que chaque élu local « pèse » le nombre de citoyens qu’il représente. Désormais l’action publique doit s’inscrire dans un  cadre démocratique capable d’apporter des réponses ciblées, d’identifier les besoins des populations.

 

Alors oui, nous voyons déjà poindre les critiques nous accusant d’une nouvelle tentative de mainmise parisienne sur la métropole mais il n’en est rien : un Parisien ne doit pas « peser » plus qu’un francilien, il ne doit pas non plus peser moins !

 

Comme tout changement, cette démarche vers une démocratie plus opérationnelle et plus justement représentative peut sans doute susciter des interrogations et c’est pourquoi nous proposons qu’elle soit validée de manière consensuelle au terme d’un premier temps de réflexion dans un comité de pilotage du Pari(s) de l’Egalité interne au Parti socialiste. Ce processus facilitera d’ailleurs plus largement l’examen d’enjeux tels que le partage des richesses et les transferts entre collectivités.

 

Le second sujet c’est justement le « nerf de la guerre » : la question des ressources. Dans notre région, aucun territoire, et surtout pas Paris, ne peut s’auto-suffire. La création de richesses dont bénéficie la capitale ne serait pas possible sans les ressources naturelles de la Seine-et-Marne ou sans les logements de la Seine-Saint-Denis. Ces interactions reposent sur des constats factuels mais il nous revient d’y appliquer notre volonté politique pour que de telles dynamiques apportent des bénéfices mutuels au lieu de cristalliser des préjugés et des rivalités.

 

Au sein de la gauche, le Parti socialiste a toujours mobilisé ce principe fondamental qu’est la redistribution des richesses et nous sommes donc confiants dans notre capacité à appliquer de manière volontariste et innovante à notre projet territorial tout comme, il y a vingt ans, la politique de la Ville s’est relancée autour du principe de transferts entre collectivités ou, il y a dix ans, quand nous avons légiféré sur pénalité financières appliquées aux communes ne construisant pas assez de logements sociaux. La réduction des inégalités entre les territoires et nos réponses aux besoins des populations selon leurs conditions de vie réelles supposent cette action redistributive. Nous sommes conscients que l’effort que cela représente sera d’autant mieux accepté qu’il servira un véritable projet commun.

 

Le troisième sujet est précisément la définition d’un projet commun. Ce Pari(s) de l’Egalité que nous voulons et que tous les socialistes franciliens doivent pouvoir s’approprier et partager une identité commune s’il passe par des réalisations concrètes.

 

Au-delà de faire disparaître les oppositions qui ont longtemps perduré entre les territoires, parfois en s’appuyant sur des aspects matériels tels que la « ceinture » du périphérique et ses « portes » en fait quasiment infranchissables pour les piétons, nous visons à une plus grand égalité entre les territoires et les citoyens pour garantir l’émancipation individuelle de chacun grâce aux solidarités collective. C’est d’ailleurs un objectif majeur de la gauche qu’il convient de rappeler à ceux qui, inquiets sans savoir exactement de quoi ni pourquoi, sont sensibles aux discours d’un Front national de plus en plus implanté en milieu périurbain après avoir déjà marqué trop de quartiers populaires. L’identification des citoyens à leur territoire de résidence est forte et, s’ils sentent une forme de déclassement de ce territoire, cela ne peut qu’entretenir leurs frustrations. Inversement, si nous produisons des résultats tangibles qui contribuent à réorganiser les visions que les habitants se font de leurs territoires et que cela les amène à valoriser le principe de la solidarité (entre territoires comme entre habitants), alors le Pari(s) de l’Egalité sera aussi une victoire politique et idéologique de la gauche.

 

Pour gagner ainsi en crédibilité à partir de la mise en application de nos valeurs de gauche, nous proposons d’élaborer ce projet commun autour de trois domaines d’action publique :

 

-        Le logement.

Le Gouvernement s’est engagé à multiplier par cinq les amendes des communes ne respectant pas la loi SRU. C’est une première avancée qui doit aller de pair avec la mise à disposition des terrains appartenant à l’Etat pour augmenter le nombre de logements. Une impulsion nouvelle sera également nécessaire pour engager la requalification encadrée des logements privés dans les quartiers dégradés. Cela permettra de lutter contre la spéculation immobilière des promoteurs ou des marchands de biens sans scrupules et de réduire les phénomènes de ghettoïsation. Cette action sur le bâti existant aura deux conséquences positives : attirer les classes moyennes pour qu’elles réinvestissent les centres-villes et agir sur la rénovation thermique des bâtiments existants, principale source d’économie d’énergie.

 

Les collectivités doivent pouvoir mener des diagnostics partagés sur les différents types de besoin pour programmer ensemble la croissance du nombre de logement (accession à la propriété, social, très social, résidences étudiantes, foyers de jeunes travailleurs, maisons de retraites). Cela permettra aussi de traiter la question du logement, de sa disponibilité, de sa mixité et de sa qualité au-delà de l’expertise technique sur l’habitat et d’en faire ainsi un levier essentiel de notre action pour retisser les liens du « vivre ensemble ».

 

-        Les mobilités.

Les habitants de Paris et d’Ile-de-France sont parmi les plus mobiles, notamment sous la contrainte de l’éloignement entre lieu de résidence et lieu de travail. Si la relance des projets, notamment par le STIF, est une bonne chose, elle ne compense pas encore les difficultés issues de vingt ans de sous-investissements alors que la pression démographique et l’étalement urbain créent déjà des besoins supplémentaires. Il faut donc assumer un discours de mobilisation forte des ressources financières.

 

Dans le cadre des projets existants (Grand Paris Express, modernisation des RER, développement des tramways, extensions des lignes de métro...), nous insistons pour que les objectifs de désenclavement des territoires relégués soient collectivement reconnus comme une priorité. L’intermodalité doit être mise au service de stratégies de desserte complémentaires articulant le maillage fin et la capacité de déplacement rapide et à fort gabarit. Les stratégies de parking-relais mises en œuvre dans toutes les communautés urbaines doivent pouvoir être adaptées au contexte francilien pour rompre avec la logique du « tout ou rien » qui fait encore trop souvent opter pour la seule voiture.

 

Nous insistons aussi sur la nécessité d’adapter la politique tarifaire à des objectifs de cohésion sociale. Il s’agit notamment de ne pas faire payer toujours plus ceux qui habitent déjà le plus loin ou sont en situation précaire. Les transports en commun doivent être le plus accessible possible.

 

Les investissements dans le matériel roulant devront être maintenus à un haut niveau car, outre la fiabilité et la régularité, l’expérience subjective de la qualité, voire du confort, du voyage en transport en commun est un facteur essentiel de son utilisation par concurrence à la voiture.

 

-        L’emploi et le développement économique.

Cet enjeu ne peut plus se penser « intra muros ». Les sièges des entreprises, y compris multinationales, banques et assurances aussi bien que groupes de médias, choisissent maintenant la proche banlieue tout simplement parce qu’ils y trouvent des réponses à leurs besoins de développement. Mais la liaison avec Paris et les grandes infrastructures telles que les aéroports reste essentielle. Le Pari(s) de l’Egalité sera donc gagnant sur l’emploi s’il se développe comme un réseau.

 

Dans la mesure où l’action des collectivités pour l’emploi ne consiste pas tant à le créer directement qu’à optimiser les stratégies qui les rendent attractives pour les employeurs, c’est encore le diagnostic partagé qui fournira les meilleures ressources en ce domaine. Il ne peut être question d’opposer artificiellement les collectivités franciliennes les unes aux autres. En effet, la concurrence étant dorénavant européenne voire mondiale, il s’agit plutôt de mutualiser et d’articuler les atouts dans le respect des spécificités de chaque territoire : coût du foncier, proximité à des centres de recherche, niveau de qualification du bassin de population, desserte par les transports, qualité des services environnants.

 

Sur un autre plan, le commerce de proximité doit être soutenu et, le cas échéant, protégé des dérives spéculatives des locaux commerciaux et de l’appétit insatiable des grandes enseignes de la distribution. De nouveaux outils de régulation publique doivent être mobilisés pour garantir une offre commerciale durable, diversifiée et de qualité aux habitants de nos quartiers en difficulté, en partant des expériences réussies  dans ce domaine Le monde de la « boutique » ne s’est jamais vraiment senti aimé par la gauche. Pourtant, parce que nous voulons que ce tissu économique contribue à la cohésion sociale et à la qualité de vie dans les quartiers et aussi parce que nous voulons que ce gisement d’emplois ne se tarisse pas, nous devons affirmer le souci que nous en avons.

 

Ensemble, faisons le Pari(s) de l’égalité !

 

Nous devons trouver un nouveau souffle pour les prochaines élections locales en articulant les questions de gouvernance (avec la spécificité de Paris) aux objectifs d’action publique et c’est maintenant que cela doit se décider. Le Congrès qui vient doit en être un une étape de la réflexion des socialistes avant d’être livré au débat institutionnel.

 

Paris doit aller encore plus loin dans ses stratégies d’enrichissement mutuel avec les autres collectivités franciliennes car les faits nous y poussent. Nous serions donc amenés à les subir si nous ne tâchions pas de manière volontariste d’en tirer le meilleur parti selon nos valeurs. En prenant conscience des potentialités des autres et en les aidant à grandir, Paris se grandit elle-même.

 

Le pari que les socialistes font c’est celui d’un Paris qui se construit avec et pas contre son entourage dans une interaction permanente et solidaire, c’est un Paris ouvert au monde, ouvert au reste du pays et ouvert à ses voisins immédiats.

 

 

Le Pari(s) de l’Egalité c’est une ambition de gauche

au service des territoires et des populations.

 

Le Pari(s) de l’Egalité c’est une ambition commune,

de l’audace, une place pour tous.

 

Penser le Paris de demain,

c’est d’abord et avant tout penser

l’avenir de l’Egalité pour tous et partout.

 

 

Premiers signataires :

Fatima Yadani (adjointe au maire du 13e arrondissement, CN, CF 75), Denis Gettliffe (adjoint au maire du 11e arrondissement, CF75), Xavier Golczyk (adjoint au maire du 19e arrondissement, CF75), Minette Laville (adjointe au maire du 13e arrondissement), Flora Bonnet (conseillère du 9e arrondissement, SF 75), Sabri Labiodh (conseiller du 17e arrondissement, CF75), Christine Rimbault (conseillère du 13e arrondissement, SF75, Déléguée nationale Droits des Femmes ), Ghislaine Salmat (conseillère du 16e arrondissement, BFA75), Cédric Grunenwald (secrétaire de section 14e PB, BF 75), Jean-Baptiste Dulos (CFC 75, BNA), Michel Cabirol, Xavier Lacoste, Pierre Lefébure, Anne Rubinstein, Nicolas Goarant

 Mais aussi : Mickael Attia (13e), Pascal Baetche (13e), Dominique Baillet (19e), Jocelyne Berdu (19e), Marie-Hélène Brochet (13e), Francine Fillol Cordier (3e), François-Xavier Cottrel (12e), Max Devreker (11e), Béatrice Etienne (11e), Nelly Fesseau (11e), Françoise Foata (19e), Joseph Hernadez (19e), Sabine Hogrel (13e), Charles Illouze (13e), Gabriel Kunde (93), Thomas Lardeau (94), Françoise Miel (13e), Jérome Quintin (12e), Marie-José Raymond-Rossi (CN, BF75), Marie-Françoise Roux Gazet (93), Max Salomon (1er), Barbara Zorek (17e)

et vous-même si vous le souhaitez en nous contactant en cliquant sur l'icone ci-dessous :

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